Artiste peintre, photographe, créateur de décors d’opéra et d’éclairage de scène, Mariano Fortuny fut aussi un très célèbre créateur de textiles et de mode. Le musée Galliera consacre une rétrospective à cet infatigable chercheur, père de nombreuses inventions tant dans le domaine scientifique qu’artistique.
Nous y découvrons son premier gros succès en mode, le châle Knossos, une très longue étole légère qui s’enroule plusieurs fois autour du corps avant de retomber en traîne. Ces châles en soie sont imprimés à la planche par son épouse, Henriette Nigrin, de motifs byzantins et minoens.
Vient ensuite son second succès, la robe Delphos réalisée dans un taffetas de soie très finement plissé, qui s’inspire elle aussi de la Grèce antique, la statue de l’Aurige de Delphes. Toute droite et très longue, elle s’orne d’une ceinture brodée resserrée par un cordonnet de soie. Grâce au plissé indéformable, cette robe est vendue roulée dans une boite cubique, quelle modernité ! On pense immédiatement à Pleats Please d’Issey Miyake. (Lire la suite…)
Dalida au Palais Galliera, quelle drôle d’association, et pourtant quelle bonne idée !
Plusieurs raisons à cela. Dalida a eu du succès très jeune, élue miss Egypte à 19 ans, elle a ensuite très vite enchaîné d’immenses succès de chansons et a pu s’offrir toutes les robes de ses rêves.
Grande pour l’époque (1,68 m), mince et athlétique, elle pouvait porter tout et n’importe quoi et elle ne s’en est pas privée.
L’exposition a du mal à démêler les vêtements personnels des tenues de scènes, mais, en tout cas, c’est une formidable démonstration de talents, de grands couturiers, de créateurs du prêt à porter et de costumiers.
Dès les robes New-Look des années 50 jusqu’aux tailleurs-pantalon en cuir de Jean-Claude Jitrois des années 80, ce sont 30 ans de mode « show off » que nous pouvons admirer.
La scénographie, très simple et efficace, regroupe les tenues par styles et couleur, alignant les robes noires, blanches ou les tenues hippies.
Si au début de sa carrière, ce sont les grands couturiers qui l’ont habillée pour ses spectacles et ses nombreuses émissions télévisées, l’avant-dernière salle met en valeur le talent des costumiers, avec un travail qui vaut celui des grands couturiers : bonjour les paillettes, les plumes et les fleurs… Du mauvais goût, peut-être, mais du sur-mesure, des concepts, du délire et beaucoup de savoir-faire. C’est une exposition très gaie, festive, d’où on sort enchantée, en chantant…
Et bravo à Orlando, le frère de Dalida d’avoir conservé ces nombreuses tenues et de les avoir offertes au Palais Galliera.
Palais Galliera,
10, Ave Pierre 1er de Serbie, 75016
Jusqu’au 13 aout 2017, fermé le lundi.
www.palaisgalliera.paris.fr
Cette formidable exposition ne se contente pas de nous relater une rapide histoire du costume, elle la rend très vivante car chaque tenue, scrupuleusement détaillée, est accompagnée du portrait de la personne qui la portait.
Si vous avez vu et aimé Anatomie d’une collection, vous allez adorer sa prolongation, avec le renouvellement d’une quarantaine de pièces.
Dont quelques somptueux costumes de scène comme un manteau de Doucet ou une robe bleu nuit portée par Mistinguett. (Lire la suite…)