Deux expositions complémentaires permettent de découvrir le travail du plus discret et du plus anticonformiste des créateurs de mode contemporains.
MARGIELA/GALLIERA présente le travail de recherche d’un artiste d’avant-garde, son obsession pour l’anonymat et pour le vêtement.
Martin Margiela a toujours refusé les interviews et a fait du blanc son univers (atelier, boutiques et étiquettes vierges sur ses vêtements). Ses mannequins ont le visage caché sous des cheveux, un voile ou un maquillage outrancier.
Déconstruisant les vêtements, il les réalise en doublure avec pinces et coutures apparentes, expose le modelage sur mannequin de couturière, les découpe, les duplique, les superpose, les bascule ou leur donne des proportions XXXL.
Le parcours de l’exposition est chronologique, de 1989 à 2009, reprenant les thèmes des défilés successifs et mettant en évidence les idées novatrices de Margiela où la récup’ et le trompe-l’œil sont en bonne place.
C’est une exposition très riche, déroutante et passionnante, mais si vous aimez admirer de belles robes ou des broderies de haute couture, elle n’est pas pour vous.
MARGIELA/GALLIERA, Palais Galliera,
10, Ave Pierre 1er de Serbie, 75016
Jusqu’au 15 juillet 2018, fermé le lundi.
www.palaisgalliera.paris.fr
MARGIELA, LES ANNEES HERMES permet d’apprécier la qualité de la collaboration surprenante de Margiela avec Hermès entre 1997 et 2003.
La scénographie, simple et dépouillée, met en regard des silhouettes Maison Margiela sur fond blanc et des silhouettes Hermès sur fond orange brûlé, démontrant de façon très efficace que le travail d’un artiste qui aboutit parfois à un vêtement déconcertant permet également de créer un vêtement sobre à l’élégance intemporelle.
Les thèmes choisis sont ceux parmi les plus chers au créateur comme les manches coupées en cape, les strates, le tricot, la sur-jupe ou encore la vareuse.
MARGIELA, LES ANNEES HERMES, Musée des Arts Décoratifs,
107, rue de Rivoli, 75001 Paris
Jusqu’au 2 septembre 2018, fermé le lundi
www.lesartsdecoratifs.fr
Ce livre de la droguerie est épatant pour apprendre à tricoter, se faire plaisir ou trouver des idées de cadeaux à faire, avec une impressionnante collection d’accessoires plus sympas les uns que les autres !
Des bonnets, bérets, snoods, bandeaux, foulards, ponchos, écharpes, châles, mitaines, guêtres, et même des coussins et un cabas ! Unis ou multicolores, sport ou raffinés, photographiés sur une brochette de jeunes filles souriantes, ils nous font tous envie ! (Lire la suite…)
Une quarantaine de robes de haute couture sont exposées dans la maison parisienne de M. Alaïa où il vivait, travaillait et présentait ses modèles. Des plus anciennes (1981) aux plus récentes (2017), toutes présentent les mêmes constantes : épaules et taille marquées, hanches galbées, jupes mouvantes ou moulantes. Olivier Saillard les a choisies unies, majoritairement noires ou blanches afin de souligner le travail de sculpteur d’Azzedine Alaïa qui n’avait de cesse de mettre le corps de la femme en valeur.
Mais après avoir admiré la ligne d’une silhouette, il faut s’approcher de chaque robe pour découvrir des prouesses de couture. Des associations improbables de matières, des milliers de petits points pour fixer de minuscules perles ou encore d’innombrables coutures invisibles pour créer de fins plissés.
Cette exposition est la première montée par l’Association qui deviendra très vite une Fondation Azzedine Alaïa et qui en organisera bien d’autres. En projet également, une bibliothèque dédiée à la mode et à la culture qui fera de ce bel endroit un lieu toujours très fréquenté et vivant.
AZZEDINE ALAÏA « je suis couturier »
18, rue de la Verrerie, 75004
Jusqu’au 10 juin 2018, tous les jours de 11 h à 19 h.
Lorsque je tricote un gilet ou un pull à manches raglan, je rassemble tous les morceaux au niveau des emmanchures sur une aiguille circulaire, puis je fais à la suite les diminutions du devant, des manches et du dos, naturellement alignées et symétriques. Les emmanchures sont ainsi parfaites et il ne reste à coudre que le dessous des manches et les côtés. (Lire la suite…)
Un très beau livre, indispensable à tout passionné de couture et de modélisme sur mannequin.
En observant des petites filles jouer avec des morceaux de tissu qu’elle leur avait donnés, la designer Usha Doshi a eu une révélation qui l’a conduite à un travail de recherche passionnant. Avec méthode, elle a étudié différentes façons de refermer une petite décou- pe de forme géométrique évidée dans un métrage de tissu de 150 x 150 cm.
Simplement en pliant le tissu entre ses doigts, on obtient des drapés et volumes qui, placés à différents endroits du mannequin, suggèrent le départ d’une robe, d’une jupe ou d’une veste. Après seulement, on retrouve les règles de coupe traditionnelles en marquant milieu dos et épaules.
L’ouvrage est splendide avec des photos en noir et blanc, chaque chapitre étant marqué par une page de papier à grain écru, évidée de la forme étudiée (carré, losange, triangle, cercle, ovale ou octogone). Le texte est en anglais mais chaque étude est accompagnée de schémas techniques qui en permettent la compréhension. C’est simple, évident, bluffant et jouissif pour tous ceux qui aiment façonner des vêtements sur mannequin.
Creating with shapes, de Usha Doshi, publié par COS, 59 €.